Le jour d’après

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Le jour après une rencontre peut être vécu de très différentes manières selon le résultat mais aussi selon d’innombrables autres critères. Chacun le vit par rapport à son ressenti, sa vision et sa sensibilité. Je vais en développer quelques-uns, voyez si vous vous y reconnaissez.

La victoire de la veille diminue la sensation de fatigue du spécimen de l’exemple numéro 1. Celui-ci se lève sans râler vers 5 heure du matin, malgré la grosse trace de crampon, infligée par son partenaire qui a raté la balle en voulant dégager. Il est tout heureux de pouvoir se la jouer auprès des collègues de boulot. Il se dépêche de chercher le journal pour regarder les résultats. Il lâche un « OUAIS !« lorsqu’il voit la défaite d’Eschbach à domicile. Par contre, cela fait aboyer son chien, qui réveille sa femme qui lui inflige une gueulante. Là, notre premier cas se dit « surtout ne dit rien, elle est pire que l’arbitre d’hier »  pas la peine de prendre une sanction aujourd’hui. Car la veille il avait quelque peu défoncé le gardien adverse et n’avait pas été sanctionné.

Prenons maintenant le spécimen 2 qui, lui aussi, se réveil le lundi matin après une victoire. Il est nettement moins euphorique que le premier car il sait que son match fut loin d’être parfait. Soulagé d’avoir vaincu un adversaire coriace, il pense encore à cette action qui failli coûter la victoire, en remuant son café. Il pense à cette balle qu’il rate lamentablement lors de son dégagement  et à son pied qui longe la cuisse de son partenaire revenu défendre pour l’occasion. Soulagé aussi que son gardien, à cette-fois-ci maîtrisé, son intervention pour reprendre ce ballon proprement des pieds de l’adversaire pour ne pas provoquer de péno.

Son frangin, le spécimen 3, est lui aussi satisfait du résultat, mais beaucoup moins de sa prestation. Il le sait et le coach le lui a fait savoir puisqu’il l’a sorti après 35 minutes de jeu. Il sait très bien qu’il n’a pas bien préparé l’avant match en allant à cette soirée infirmières. Mais bon, ce ne sont pas les 17 déspés qui ont fait pencher la balance. C’est plutôt, le réveil le matin à 13h, chez la stagiaire sage-femme qui l’a le plus pénalisé. Finalement la prime de match va pouvoir amortir les frais de la veille.

Le cas numéro 4, est un joueur expérimenté qui sait gérer ce genre de lendemain de match. Il en a gagné des plus importants, ce qui lui importe c’est cette foutu douleur musculaire qui revient régulièrement. Les trois points c’est ok, maintenant il faut préparer le match suivant. Avant de partir une couche d’arnica sur le muscle douloureux et la poche de glace dans le congélo pour ce soir. Il dit à sa femme « je n’aurai pas dû faire les fondations de la piscine de ton père ce samedi en plus on a fini au diplo ».

Le modèle suivant est plutôt bougon lorsque son réveil sonne, car lui il a perdu. En plus ce matin une réunion qui s’annonce chiante est prévu sur son agenda. Il revoit la balle d’égalisation qu’il avait au bout du pied, lorsque le défenseur loupe son dégagement, il était présent dans les 16 , mais le gardien est bien sorti. Il essaye, ensuite, de compter les occasions qu’il s’était créé lors de cette rencontre, pour en arriver au nombre de deux. En avalant son second croissant fourré, il se dit, il va falloir perdre ces sept kilos en trop au plus vite.

Le second exemple de perdant et le spécimen à éviter dans les 24 heures après la défaite. Va surtout ne pas falloir le contrarier, il a déjà pris jaune pour contestation. C’est son 3ème et donc suspendu pour le prochain match. De plus hier sur canal, il a vu son équipe favorite prendre une branlé, face à un adversaire du bas de tableau. Et cerise sur le gâteau, il vient de se cramer la langue avec son café chauffé au micro-ondes.

Le dernier exemple que je vais aborder et les moins malheureux. Il a certes perdu 7 ou 8 à 1 , il a plus trop compté les buts en fin de match car il devait penser gérer l’après match.il devait se dépêcher, son pote l’attendait déjà au comptoir. Il va retrouver au Kristal , la meuf qu’il a pécho, lors de la soirée infirmière avec son copain ,le spécimen 3. La plus grande satisfaction qu’il tire de son match, c’est que son shampoing est toujours encore au fond de son sac  et même pas entamé.